Dans Sous la Lumière des Étoiles, la procédure de
création de personnage est très simple : il suffit de répondre à 5 questions
posées par les autres joueurs. Ça peut sembler peu de chose et il faut faire en sorte que chaque question soit importante pour le personnage et son implication dans l’histoire que
vous allez jouer. En fin de compte vous avez là un
outil fantastique pour poser les bases de vos aventures en les orientant dans
une direction qui vous intéresse et pour tisser des liens entre vos
personnages ; des liens sources de tension et de drames relationnels digne de
toutes télés novelas à grand succès. Comment vous y prendre ? En utilisant
une technique que les américains (encore eux) appelle backstory, une technique qui vous force à créer et explorer les antécédents de vos personnages.
Dans Sous la Lumière des Étoiles, la procédure de
création de personnage est très simple : il suffit de répondre à 5 questions
posées par les autres joueurs. Ça peut sembler peu de chose et il faut faire en sorte que chaque question soit importante pour le personnage et son implication dans l’histoire que
vous allez jouer. En fin de compte vous avez là un
outil fantastique pour poser les bases de vos aventures en les orientant dans
une direction qui vous intéresse et pour tisser des liens entre vos
personnages ; des liens sources de tension et de drames relationnels digne de
toutes télés novelas à grand succès. Comment vous y prendre ? En utilisant
une technique que les américains (encore eux) appelle backstory, une technique qui vous force à créer et explorer les antécédents de vos personnages.
« As-tu été incarcéré pour un crime que tu n’as pas commis ? »
Voilà l’exemple type
d’une erreur à ne pas faire : la question fermée. Pourquoi ? Tout
simplement parce que là où un joueur bien à l’aise avec son concept de
personnage développera certainement sa réponse, un autre plus timide se
contentera de répondre par oui ou par non. Dans ce cas là, le joueur timide va
se retrouver avec un personnage qui sonnera creux, sans aucun relief et qui
finalement ne lui appartiendra plus du tout parce qu’il aura été créé par les
autres joueurs.
« Qu’as-tu fait pour être incarcéré dans cette prison stellaire ? »
Certainement la
première question qui vous traversera l’esprit lors de la création d’un
personnage à Sous la Lumière des Étoiles.
C’est une question ouverte. Le joueur est libre de répondre comme il l’entend
et de développer le concept de son personnage. Même le joueur timide doit se
mobiliser pour son personnage et lui créer une histoire qui le rendra un peu
plus consistant, solide. En répondant à une question ouverte le joueur peut
imposer certains aspects de son personnage. Il peut offrir une vision un peu
plus nette de son bonhomme à tous les joueurs autour de la table.
Autre atout non
négligeable des questions ouvertes : leurs réponses engendrent d’autres
questions. « Donc, tu t’es fait pincer en plein cambriolage de la Banque
Générale Galactique. Qu’est-ce qui a merdé ? » Le joueur a l’occasion
de développer encore un peu plus son personnage. Il peut même amener des éléments
extérieurs qui nourriront ses motivations. Il pourrait, par
exemple, avoir été doublé par un complice et être rongé par une envie de
vengeance. Par contre, un joueur peu inspiré peut se retrouver tout con, sans
savoir quoi répondre, et il aura probablement besoin d’un peu de matière pour
l’aider à stimuler son imagination.
« Qui est le salop qui as fait en sorte que tu te fasse prendre à sa place ? »
Nous avons là une
question orientée et c’est un peu le caviar du backstory, des antécédents.
Le joueur interrogé se retrouve dos au mur, devant une situation qu’il ne
contrôle plus complètement. Quelqu’un vient d’imposer quelque chose à
l’histoire personnelle de son personnage, mais il le laisse maître d’y faire
face comme il l’entend.
D’une part,
l’imagination est stimulée de la même manière qu’elle le serait dans n’importe
quel jeu quand le MJ met le personnage en danger et dit à son joueur
« qu’est-ce que tu fais ». Il y a une situation dynamique qui cadre
le joueur lui évitant ainsi d’être pris de vertige devant un vide qu'il doit combler avec l'aide d'un seul outil : son imagination.
D’autre part, le
joueur qui pose la question peut avoir une idée derrière la tête. En imposant
que le personnage de son camarade ait été doublé, il peut commencer à
construire quelque chose autour de cette situation. S’il obtient comme réponse : « c’est
cet enfoiré de Dudule La Crapule, il s’est fait pincé une semaine avant le
casse pour avoir dealer un peu de dope et il a vendu l’information au flic
contre la liberté. Un vrai connard d’opportuniste. » Il peut l’inclure
dans sa prochaine question à un autre joueur.
« Pourquoi le nouveau venu, Dudule la Crapule, t’a-t-il inclus dans le plan d’évasion ? »
Vous voyez ce qu’il se
passe là ? Tout de suite ça crée des relations entre les personnages, on se retrouve
avec des triangles PJ-PNJ-PJ à la Apocalypse World. Et ça, c’est du pain béni
pour mettre une ambiance électrique autour de la table. Faites ça trois ou
quatre fois en impliquant des personnages différents et vous aurez tout le
grain à moudre que vous voudrez pour vous lancer dans toutes sortes de conflits
générateurs de drame relationnel façon HBO.
Dans Sous la Lumière
des Étoiles, vous prenez à tour de rôle la responsabilité de cadrer une scène,
de décider où l’action se passe et qui est là. Maintenant que vous avez eu les réponses à vos questions et que la partie a commencé, mettez voir Dudule, le
personnage qu’il a doublé et celui qu’il a aidé à s’échappé ensemble et
regardez comment ça va tourner. Pour pimenter le tout, cadrez ça au fin fond de
la salle des machines, personne aux alentours et un réacteur de facture inconnu
qui surchauffe dangereusement. S’il le faut, on peut même dire que Dudule, lui,
a une idée de ce qu’il faut faire pour empêcher le réacteur de péter. C'est le moment de sortir le pop-corn.
Quand vous vous
apprêter à poser une question orientée, demandez vous :
« Comment rendre la situation dynamique ? Comment inspirer l’action ? Comment lier les personnages entre eux ? »
C’est pas si simple à
faire à brûle pourpoint alors que la partie commence à peine et que
l’imagination n’a pas eu le temps de s’échauffer, mais c’est le cœur de cette
technique. Le jeu de rôle est une activité de groupe, alors utilisez le groupe.
Rebondissez sur les questions, qu’elles soient ouvertes ou orientées, et sur
les réponses des autres joueurs. Le résultat n’en sera que plus surprenant et
stimulant pour tous.
Évidemment,
l’utilisation des antécédents n’est
pas quelque chose de propre à Sous la
Lumière des Étoiles. Je vous encourage d’ailleurs à l’utiliser sur toutes
vos parties, en début de campagne et surtout pour des one-shot ou des parties
de convention. Vos joueurs seront d’autant plus investis dans leurs
personnages, même s’ils ont été pré-créés par le meneur. Parce que oui, les antécédents peuvent être utilisés dans
un jeu de rôle plus classique, avec un
meneur qui prend l’entière responsabilité de poser les questions. Par contre il
devra faire attention à ne pas toutes les préparer à l’avance car il devra
rebondir sur les réponses des joueurs pour tirer toute l’efficacité de cette
technique.